MARCUS KING - Young Blood (2022)

Deux réactions immédiates à l’écoute du cinquième opus de Marcus King : ouf ! Après « le pas mauvais mais faisant craindre une dérive musicale » Eldorado, il revient avec un album très teinté 70’, gorgé de rock, d’un soupçon de funk et de soul, et surtout, traversé d’énormes riffs et porté par un gros son ! Ensuite, après plusieurs écoutes, il se confirme qu’il ne s’agit pas seulement d’un retour mais, peut-être, de l’un des meilleurs disques de cette année… (en toute impartialité avec « Tornillo « des Whyskey Myers). « Good and gone », «  Aim high », « Pain » semblent directement inspirés à la fois du meilleur du rock-blues, j’oserais citer Free et Bad Co, mais aussi ZZ Top, portés par des riffs bien lourds et gras, et Marcus ayant bien progressé au chant, ces morceaux se rendent vite indispensables. On ne peut que remercier Dan Auerbach qui, une fois dissipées les craintes de l’album précédent, apporte au jeune Marcus (seulement 26 ans) une maturité, un environnement musical qui devraient le conduire très loin. Ne pas se priver d’apprécier le jeu du batteur Chris Saint Hilaire, qui remplit tous les espaces et propulse cet album très haut. Marcus King n’oublie pas ses premiers (superbes) albums et nous offre avec « Blues worse than i ever had » un très bon titre qui va crescendo et ravira les amateurs du genre. Mais que dire de « Hard working man » transpirant le sudiste lynyrdien à cent lieues, de « Pain » « boogisant » tel un premier ZZ TOP… Écoutez l’intro de « Rescue me » et vous serez téléportés dans le plus profond des bayous de Creedence, « Dark cloud » fait encore monter la puissance et l’esprit 70’ de cet album, qui va atteindre des sommets avec « It’s too late » imprégné de hard-soul-blues et porté par une rythmique de feu ! Écoutez en poussant le volume à fond « Blood on the tracks », vous n’en ressortirez pas indemnes. Écrit par Desmond Child, il est de la même veine que son « I was made for loving you » de Kiss… Et si vous les possédez, remettez sur la platine les deux premiers albums de Marcus, lorsqu’il accolait encore « Band » à son patronyme et vous comprendrez que, s’il ne s’égare pas en chemin, ce bonhomme a tout d’un grand au regard de sa discographie.

Chris MARQUIS